Récit de Belvèze : 4 au 12 août 1855

A Kingston, la réception a été, comme à Montréal, solennelle et cordiale. Celle de Toronto l'a été peut-être davantage encore.
A Kingston, deux steamers sont venus à ma rencontre avec des députations; il y a eu adresse, banquet, etc.
A Toronto, où je suis arrivé à dix heures du soir, la population s'était réunie à la municipalité pour me recevoir, et le lendemain, à la présentation des adresses et au banquet, le maire a eu l'attention d'inviter l'évêque catholique français et de le placer à côté de moi.
J'ai quitté le haut Canada, n'ayant vu et entendu que des paroles et des actes sympathiques et respectueux pour le gouvernement de l'Empereur, et pour moi personnellement pleins de bienveillance et de satisfaction.
La vallée de l'Ottawa [i.e. aujourd'hui la rivière des Outaouais], récemment peuplée, a déjà des chemins de fer, des canaux et une grande ville, Bytown ou Ottawa-City, bâtie là où d'épaisses forêts s'élevaient il y a 25 ans; la population, contrairement aux autres parties du haut Canada, comprend un nombre assez grand de Canadiens français. J'ai été sollicité de visiter Bytown, actuellement centre d'un grand commerce de bois; grâce au chemin de fer, on alonge [sic] à peine le voyage de deux jours. Il est difficile de [ne] rien voir de plus affectueux et de plus sympathique que l'accueil qui m'a été fait dans l'Ottawa. Toute la population de la ville et du pays, sur l'espèce de promontoire qui domine Bytown, donnait à cette réception un caractère de noblesse et de grandeur remarquable.