« City of Kingston », gravure tirée de Robert Walter Stuart Mackay, The Stranger's Guide to the Cities and Principal Towns of Canada, Montréal, C. Bryson, 1854, p. 88. Photo © Bibliothèque nationale du Québec.

Les origines de Kingston, première ville à avoir accueilli le gouvernement de l'Union (1841-1843), remontent à la fondation, par Frontenac (1622-1698), d'un fort destiné à protéger les intérêts français autour de la région des Grands Lacs. Située à mi-chemin entre Toronto et Montréal, la ville bénéficie de l'intense activité associée au développement du transport maritime et ferroviaire, tandis que la petite industrie assure l'approvisionnement du marché local et que le déploiement des chemins de fer favorise le plein emploi et l'influx de capitaux. À la suite du déménagement de la capitale vers Montréal en 1844, la compétition avec Toronto pour la suprématie économique sur les Grands Lacs devient cependant plus intense et tourne finalement à l'avantage de cette dernière.

[Extrait d'une lettre de Belvèze au ministre de la Marine, Ferdinand Alphonse Hamelin], tirée de Henri Belvèze, Lettres choisies dans sa correspondance (1824-1875), édition par Hubert et Georges Rohault de Fleury, Bourges, Pigelet et fils et Tardy, 1882, p. 128-135 :


A Kingstown, la réception, comme à Montréal, a été solennelle et cordiale. Celle de Toronto l'a été davantage encore et ce succès doit être noté, car c'est dans ces villes que se trouve l'esprit d'antagonisme le plus prononcé dans le sens anglais et protestant et une sorte d'hostilité contre le bas Canada. On doutait à Québec, que dans ces manifestations populaires et officielles le haut Canada se montrât sympathique à la France.