Récit de Belvèze : 26 juillet 1855

Je dus renoncer, malgré les sollicitations, les offres de remorque, etc., à remonter le lac Saint-Pierre avec la corvette; les travaux de curage qui s'y exécutent, malgré les détails et les assurances qui m'étaient données par l'ingénieur de la Compagnie, venu à cet effet à Québec, ne me parurent pas une garantie suffisante, et j'acceptai l'offre faite par M. Baby, armateur des steamers remorqueurs, de me conduire à Montréal sur un de ses bateaux à vapeur. Rien ne put déterminer M. Baby à stipuler un prix quelconque, et il voulut même conduire sans frais une nombreuse réunion de citoyens de Québec, qui venaient assister aux fêtes de Montréal.
Les bords du lac Saint-Pierre sont encore plus peuplés et plus beaux que ceux du bas Saint-Laurent; dans peu de temps on y aura approfondi le chenal, et les navires d'un fort tonnage pourront remonter facilement jusqu'à Montréal.
À quatre lieues de la ville, nous rencontrâmes cinq de ces grands steamers qui sont des palais flottants, pavoisés, chargés de monde, ayant des musiques militaires à bord.
Deux d'entre eux, l'Aigle et le Cultivateur, se placèrent tribord et bâbord de l'Admiral, et trois autres, liés ensemble, s'avançaient de front en arrière.
|
|