Récit de Belvèze : 13 au 15 août 1855

De retour à Montréal, en descendant les rapides, j'ai dû accepter de l'Institut canadien un banquet, que j'avais une première fois refusé.
Avant de partir de Montréal, j'ai fait une visite au village de Saint-Vincent-de-Paul sur l'Ottawa, près du saut du Récollet. La population de ce canton est entièrement française; toutes les campagnes des environs avaient été abandonnées pour venir me faire accueil; j'y ai vu le couvent des Dames du Sacré-Cœur, où sont élevées les filles des meilleures familles de Montréal; rien n'égale l'ordre, le confort de cet établissement dirigé par Mme de Monastrol, et qui suit la règle et la direction de la maison mère de Paris.
A Saint-Vincent-de-Paul, on est en France : physionomie, langage, formes affectueuses et sympathiques, tout y rappelle la patrie, dont le souvenir est conservé dans ces campagnes avec un soin religieux.
J'y étais le 15 août, et j'ai consacré cette coïncidence et cet anniversaire en participant à la pose de la première pierre d'une école professionnelle fondée par le curé Lavallée.
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