
« M. de Belvèze », L'Ère nouvelle, vol. 3, no 68, 20 août 1855, p. 2 :
Pour faire place à l'abondance de la matière qui a trait à la réception de M. de Belvèze, nous allons remettre au prochain numéro un long article sur le sujet que nous avions préparé pour celui-ci.
Nous dirons seulement que tout a été conduit de manière à satisfaire même les plus exigeants.
Le retour des vésiteurs [sic] à Trois-Rivières en Canots d'Écorces offrait un spectacle magnifique. Jamais le St.-Maurice depuis 200 ans, n'avait vu ses eaux couverts [sic] d'une flottille aussi considérable.
Nous en parlerons plus longuement dans notre prochaine feuille. Pourtant nous devons en toute justice parler, immédiatement, du cordial accueil dont M. de Belvèze a été l'objet de la part de MM. Henderson et Rickaby aux forges St.-Maurice. Ces MM. n'ont rien épargné pour recevoir dignement cet illustre personnage, et grace [sic] à leur exquise politesse les autres visiteurs ont été admis à s'asseoir à une table richement servie et prendre une santé enthousiaste à la France et à l'Angleterre et à M. De Belvèze.
À
Monsieur De Belvèze, Commandant de la Corvette Française « La Capricieuse. » Monsieur,
À votre arrivée en cette ville, je considère comme un vraie [sic] devoir et j'éprouve un bonheur bien grand de pouvoir vous adresser, au nom de la ville que j'ai l'honneur de réprésenter [sic] en cette [sic] moment, quelques mots au sujet de la mission pleine de bienveillance dont vous êtes le digne envoyé.
Nous ne pouvons nous flatter de vous faire une réception aussi brillante peut-être que celle qu'on vous a faite dans les Cités que vous venez de visiter, mais ce que je puis vous assurer est que vous rencontrerez ici non moins de cordialité et de vives sympathies que partout ailleurs.
Comme vous êtes l'envoyé et le philanthrope représentant d'un principe civilisateur, les citoyens de Trois-Rivières croiraient manquer à leur devoir s'ils perdaient l'occasion de vous faire connaître les ressources naturelles de cette partie du pays.
Les circonstances de la politique actuelle et l'union des deux peuples civilisés du monde ne peuvent produire autre chose pour les nations en général et pour les Canadiens en particulier, que l'extension des libertés commerciales qui est la source la plus sure de la prospérité et du bonheur des peuples.
Je suis certain que lorsque vous aurez visité Trois-Rivières et les environs, vous serez convaincu que les relations qui doivent s'établir entre les deux Pays, la France et le Canada, sont vu [sic] avec la même heureuse satisfaction par les Citoyens de cette localité que par ceux des autres parties de ce Pays. C'est là, croyez le bien, un désir sincère et un vœu général.
Trois-Rivières, 16 août 1855.
Monsieur le Maire,
Je m'étais toujours promis de visiter la ville de Trois-Rivières qui fut autrefois un des premiers établissements de vos pères et qui dans les longues guerres qu'ils eurent à soutenir, fut souvent illustré [sic] par de glorieux combats. Aujourd'hui Trois-Rivières est une ville prospère, centre d'un commerce et d'une industrie considérable, et le port où aboutiront les produits de la colonisation du Saint-Maurice. Placé [sic] entre Québec et Montréal Votre ville est destinée à un bel avenir; et pour nous français [sic] nous aimons à trouver cette prospérité dans un lieu où s'est conservée plus vivace et plus générale l'empreinte de notre nationalité.
L'alliance cordiale de la France et de l'Angleterre a produit un magnifique résultat que j'aime à signaler ici : elle a laissé aux tendances sociales, aux nécessités commerciales leur plus grande faculté de développement sans exciter ni ombrage ni défiances ni hostilité.
C'est à cette heureuse alliance, c'est à la constitution libérale sous laquelle vous vivez que vous devez messieurs, vous, sujets britanniques, fils de la veille [sic] France, de pouvoir lui montrer avec effusion toutes vos sympathies et célébrer la présence de son pavillon dans les eaux du St.-Laurent et la reprise de relations commerciales si longtemps interrompues.
En Europe, messieurs, la France et l'Angleterre donnent au monde un spectacle qui n'est pas moins sublime et moins instructif, chaque courrier, attendu avec tant d'anxiété, nous montre nos deux nations toujours plus seules, mais plus grandes et plus fermes dans l'accomplissement de leur tâche, et de l'autre côté, le nord de l'Europe courbé sous l'influence corruptrice de la Russie et l'Allemagne couvrant sous le voile d'une diplomatie menteuse les hontes de sa dépendance et de sa déjection à la cause de la civilisation et sa complicité dans l'oppression et l'absorsion [sic] des nationalités.
Pour nous, messieurs, libre [sic] et fiers, nous marchons résolument à la réalisation de toutes les libertés, des libertés politiques comme des libertés commerciales et l'humble mission que je remplis, et à laquelle vous avez donné tant d'éclats, est une des applications de cette généreuse politique.
Gloire et honneur donc à la Reine Victoria et à l'Empereur Napoléon, Dieu bénira leurs efforts car ils sont dans le sens de la justice et du droit.
Veuillez, monsieur le maire, être auprès de vos concitoyens l'interprète de ma gratitude et de ma haute considération.
Le Commandant de Vaisseau, chef de Division
De Belvèze.
Chansons de A. Marsais
Visite du Commandant de Belvèze, et du Capitaine Gauthier, de la « Capricieuse » à Trois-Rivières, et à la Cascade de Shawenegan (chanson signée le 16 août 1855)
Une chaumière à Shawenegan. Chanson. À l'occasion de la visite de M. le Commandant De Belvèze et de M. le Capitaine Gauthier de la « Capricieuse » (chanson signée le 17 août 1855)
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