La venue de L'Édouard est décrite ainsi dans La Minerve (vol. 26, no 126, 11 juillet 1854, p. 2) :
Ce navire que l'excessive politesse et la rare amabilité de son capitaine, M. Motard, ont, malgré un court séjour à notre port, rendu populaire non-seulement en cette ville, mais même dans nos campagnes environnantes, sous la naïve appellation de « Vaisseau Français », doit laisser notre port demain, probablement dans l'avant-midi, pour Québec, puis delà, pour le Mexique. Nous souhaitons à l'équipage de l'édouard un heureux retour dans notre ancienne mère-patrie. |
On trouve un écho de cet article un an plus tard dans La Minerve (vol. 27, no 111, 10 juillet 1855, p. 2), alors qu'il est question de la réception que Montréal, et plus particulièrement sa Chambre de Commerce, fera à Belvèze au moment de son arrivée dans la ville :
Nous avons appris avec plaisir que la Chambre de Commerce de Montréal s'est occupée sérieusement du projet de la réception à donner à M. le Commandant de la station française, quand la Capricieuse viend [sic] a [sic] déployer ses couleurs dans notre port. La mission de M. de Belvèze se rattachant aux intérêts commerciaux, ainsi qu'il a été annoncé par M. le vice-consul de France, il convient au corps qui préside à ces intérêts dans notre ville, de se charger du soin de souhaiter dignement la bienvenue à l'envoyé de la puissance alliée de l'Angleterre. Les classes mercantiles de la capitale commerciale du Canada si importantes par leur nombre et par leur influence dans l'échelle de notre société, doivent voir avec la plus cordiale satisfaction ce témoignage de sollicitude de la part de la Chambre de Commerce pour leurs meilleurs intérêts. Nous avons trop foi dans leur bon sens et dans leur sentiment des convenances publiques pour douter un seul instant de leur disposition à bien seconder les louables efforts qui se font ainsi en grande partie en leur nom. Le corps placé à leur tête manquerait à l'initiative qu'il est en si bon train de prendre en vue de l'ovation projetée, qu'elles seraient encore portées - nous le croyons sincèrement - à s'associer de tout cœur aux manifestations de sympathies et de fraternité par lesquelles le public de Montréal se propose de solenniser le jour où cet emplacement de l'ancienne Hochelaga de Jacques Cartier sera visité, pour la première fois depuis près d'un siècle, par un envoyé de la France. Nous savons que les meilleures dispositions existent à cet égard tant chez son Honneur le Maire que chez les membres de la Corporation; la brillante hospitalité qui fut offerte sous les auspices du premier magistrat de la ville au capitaine du vaisseau marchand français qui visita notre port l'an dernier [Motard, à bord de L'Édouard], atteste suffisamment quels seraient son dévouement et son zèle dans l'occasion qui s'annonce actuellement, puisqu'il s'agit cette fois de la réception d'un personnage revêtu d'un caractère officiel que n'avait pas son compatriote de la marine marchande, si une ovation comme celle dont Montréal est appelé à faire les honneurs ne devait pas taxer trop lourdement des bourses particulières. C'est plutôt au public généralement qu'il appartient de pourvoir aux dépenses d'une fête de ce genre, et nous pensons que le projet d'une souscription dont nous avons déjà parlé réussirait parfaitement. Les citoyens de Montréal ne sauraient mieux manifester leur satisfaction à l'adresse de M. le Commandant français qu'en agissant spontanément en cette affaire à l'instar de nos compatriotes de Québec. Au reste, le temps qui s'écoulera d'ici au jour où la corvette pourra paraître dans notre port, devra suffire amplement à l'adoption de toutes les mesures nécessitées par la circonstance. Nos échanges de Québec reçues [sic] hier nous apprennent que la Capricieuse, partie de Sydney cap. Breton, le 5 juillet courant, était attendue incessamment et nul doute qu'elle ne soit maintenant arrivée à destination. M. de Belvèze pourra donc assister avec sa troupe à l'inauguration du monument qui s'érige en l'honneur des héros qui ont illustré de leurs noms les plaines d'Abraham, et tous ceux qui désirent être témoins de cette sole[n]nité doivent profiter de l'avis que nous leur en donnons ici.
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