La Capricieuse contient dans sa cargaison un don de Napoléon III à l'Institut canadien de Montréal. Les livres, les gravures et les reproductions d'œuvres d'art qu'il contient feront l'objet d'une exposition présentée à la bibliothèque de l'Institut en 1861. Fondé en 1844, l'Institut canadien de Montréal est le foyer du libéralisme canadien-français au XIXe siècle. Il offre à ses membres un lieu unique d'échanges et de débats, en plus d'être l'un des principaux centres culturels de son époque. Des hommes de lettres tels Arthur Buies, Louis-Antoine Dessaulles, Joseph Doutre et Étienne Parent y prennent la parole librement pour traiter de questions sociales et politiques. À son apogée, en 1870, l'Institut compte 784 membres, parmi lesquels figurent surtout des journalistes, des avocats, des notaires et des marchands. Ennemi juré de l'Institut, l'évêque de Montréal, Mgr Bourget, adopte plusieurs mesures pour ralentir la diffusion des idées libérales qui y circulent, dont l'excommunication de ses membre à partir de 1858 et la mise à l'Index de ses annuaires, en vertu d'une condamnation papale, en 1869. Ces litiges avec le clergé entraînent l'Institut à réduire progressivement ses activités au fil des années et à finalement fermer sa bibliothèque en 1880, en raison de difficultés financières.
Louis-Antoine Dessaules, Fonds Ægidius Fauteux (BM1,S5). Ville de Montréal, Gestion de documents et archives.
Étienne Parent, Fonds Ægidius Fauteux (BM1,S5). Ville de Montréal, Gestion de documents et archives.
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