Maria Eugenia Ignacia Augustina Palafox de Guzmán Portocarrero y Kirkpatrick (1826-1920), neuvième comtesse de Teba (Espagne), se marie à Charles-Louis Napoléon Bonaparte, dit Napoléon III, en 1853. Née à Grenade, d'un père espagnol et d'une mère hispano-irlandaise. Elle a été éduquée à Paris, au couvent du Sacré-Cœur. Avant d'épouser Eugénie, Bonaparte avait d'abord choisi la nièce de la reine Victoria, la princesse Adelaïde von Hohenlohe-Langenburg. Le 16 mars 1856, l'impératrice donne naissance à Napoléon-Eugène-Louis-Jean-Joseph Bonaparte, dit le Prince impérial. Elle agira à titre de régente lors des absences successives de l'empereur, en 1859, 1865 et 1870. Après sa mort, elle s'établit à Farnborough (Angleterre).


Au Commandant de Belvèze par Thomas Coffin Doane, 1855, Bibliothèque et Archives du Canada, Collection André L'Homme (PA-13924). Ce daguerréotype a été offert à Belvèze par Alfred Chalifoux, tailleur montréalais. De gauche a droite : Chalifoux lui-même et quatre garçons représentant saint Jean Baptiste, un chef amérindien, Jacques Cartier et une personnification de la France.



« Présent offert à l'Impératrice Eugénie », La Minerve, vol. 27, no 134, 1er septembre 1855, p. 2 :

Le séjour de Monsieur de Belvèze à Montréal a procuré à Monsieur Alfred Chalifoux, si bien connu par ses quatre petits personnages historiques que tout le monde a pu admirer dans nos dernières fêtes [fête nationale de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin], l'occasion d'adresser à S. M. l'Impératrice des Français, un beau souvenir du Canada, et qui n'est autre qu'un petit tableau représentant ces personnages exécuté [sic] au daguéréotype [sic] par M. Doane, et contenu dans une boîte en velours et chagrin également destinée, par le genre de son ornementation et par le style particulier dans lequel elle est confectionnée, à caractériser selon son titre le présent ainsi offert à S. M. I. Cette heureuse idée est due entièrement au zèle personnel et à l'intelligence de M. Chalifoux, qui en a fait aussi à lui seul tous les frais. Les détails et notes qui suivent sur cette charmante production d'art canadien nous sont fournis par une personne bien renseignée sur le sujet.

Ce petit tableau était accompagné d'une plaque d'argent fixée sur la boîte et où se lisait en toutes lettres l'inscription que voici :

  A. S. M. l'Impératrice des Français.
Ces petits personnages qui figurent dans les fêtes nationales de Montréal, rappellent tous les bons souvenirs religieux et patriotiques des Canadiens-Français.
St. Jean-Baptiste, patron du Canada, Jacques Cartier qui, au XVI siècle, découvrit le pays et y apporta l'Évangile,
Le Chef Sauvage, qui accueillit les Français à Hochelaga (Montréal).
Enfin, pour relier le passé au présent, un jeune Canadien, portant les couleurs de la France, est tout prêt à rejoindre ses frères aînés à Sébastopol.
Celui qui les accompagne et a l'honneur de les présenter à S. M. l'Impératrice, est son très humble et respectueux serviteur
Alfred Chalifoux,
Canadien-Français.


Cette première boîte était renfermée dans une autre d'écorce de bouleau, et parfaitement travaillée et brodée en porc-épic. Ceux qui l'ont vue, nous ont dit qu'ils regardaient cet ouvrage comme un chef-d'œuvre en ce genre.

En effet, rien de mieux que le Castor, la branche d'Erable, la Rose et les festons, que le dessin représentait avec les plus riches couleurs, le tout étant dû à l'habileté et au talent vraiment remarquables d'une demoiselle canadienne dont nous regrettons de n'être pas autorisé [sic] à faire connaître le nom.

Cet ouvrage, que M. le Commandant présentera sans doute à l'Impératrice en lui rendant compte de l'accueil sympathique qu'il a trouvé au Canada pendant son séjour, donnera lui aussi une idée et des sentiments du pays pour tous ses plus nobles souvenirs et de l'art et de l'industrie qui y sont si bien développés.




« Le présent offert à l'Impératrice Eugénie », La Minerve, vol. 27, no 135, 4 septembre 1855, p. 2 :

Nous exprimions, dans notre dernier numéro, le regret de ne pourvoir publier le nom de la personne à qui revient le mérite de l'ouvrage d'art canadien qui sert de contenant au tableau dont nous avons donné une description en parlant du présent offert à l'Impératrice des Français a [sic] titre de souvenir du Canada. Ce nom, qu'on nous fait connaître aujourd'hui, est celui de Mme. Alfred Lepailleur, de Montréal, née Mlle. Léocadie Goulet, de la Rivière du Loup. Les charmantes broderies exécutées sur la boîte par ses habiles mains n'étaient pas en porc-épic, mais en poil d'orignal.