Première application pratique de l'électricité, le télégraphe fait son apparition au début du XIXe siècle. Alessandro Volta en pose les premières bases, tandis que Christian Oersted, André-Marie Ampère et François Arago font la découverte de l'électroaimant en 1820. L'électricité devient désormais non seulement une source d'énergie, mais aussi un vecteur de communications. On doit pourtant la mise au point du télégraphe à l'Américain Samuel Finley Breese Morse et la conception du code qui permet d'échanger des messages à son associé, Alfred Vail. Au Canada, grâce entre autres à la compagnie Montreal Telegraph, ce nouveau mode de communication connaît un développement fulgurant. La première ligne canadienne, qui relie Toronto et Hamilton, est créée en 1846. À la fin de 1847, 870 kilomètres de câbles auront permis de transmettre plus de 30 000 dépêches entre Québec, Montréal et Toronto. Le câble télégraphique transatlantique, reliant Heart's Content (Canada) à l'île Valentia (Irlande) entrera en fonction en juillet 1866.
« Campement des ouvriers de la ligne télégraphique », dans Victor-Alphonse Huard, Labrador et Anticosti, Montréal, C.-O. Beauchemin et fils, 1897, p. 389. Photo © Bibliothèque nationale du Québec.
 « Arrivée très prochaine de la corvette française “la Capricieuse” » Journal de Québec, 13e année, no 71, 26 juin 1855, p. 1 :
Nous annonçons pour les premiers jours de juillet l'arrivée dans le port de Québec, de la Capricieuse, corvette française montée de 32 canons, commandée par M. Belvèze, capitaine de 1ère classe, tenant la station de Terre-Neuve. C'est le premier navire de guerre français, qui se montre à Québec depuis la conquête. Il arrive au nom et sous le drapeau de la vieille patrie, notre belle France, aujourd'hui l'alliée la meilleure de l'Angleterre : et le Canada le saluera comme on salue un ancien ami, depuis longtemps disparu, mais dont le souvenir est resté cher et toujours présent, et qu'on revoit enfin, dans l'ivresse de toutes les joies du commencement.
La Capricieuse vient nous parler de la reconnaissance de l'Empereur pour le don si spontané que nous avons fait à sa vaillante armée d'Orient, elle a pour but encore d'établir entre les deux pays, des relations commerciales essentiellement profitables aux intérêts communs.
Nos origines, les traditions du passé, les intérêts du présent comme ceux de l'avenir, qui se rejoignent dans cette noble mission de la Capricieuse, vont devenir pour tous les Canadiens, la solennelle occasion de témoigner tout ce qu'ils gardent à la France de profondes sympathies filiales.
On parle déjà d'organiser des fêtes pour honorer la bienvenue de la corvette; certes, les inspirations ne manqueront point, le même sentiment, le même zèle nous animent tous, Franco et Anglo-Canadiens que nous soyons, et cette grande manifestation nationale qui se prépare, sera digne, nous en sommes bien sûrs, de notre nom, de toutes les fiertés de cette cordiale hospitalité que nous devons aux envoyés de cette belle France, toujours si valeureuse et si magnifique, que nous saluons et que nous allons accueillir comme une mère ou comme la plus loyale et la plus glorieuse de nos alliées.
Puisque la Fête Patronale d'hier, qui avait en principale vue, la pose de la pierre angulaire du monument érigé en l'honneur des braves morts glorieusement dans la seconde bataille d'Abraham, n'a pu, pour cause d'intempérie, remplir qu'une partie de son programme, ne semble-t-il pas de bon goût et de haute convenance, aujourd'hui que nous pouvons rendre la solennité plus pompeuse et plus nationale en y associant la présence des hôtes glorieux que nous amène la Capricieuse, de la remettre jusqu'au jour, où nous les posséderons dans nos murs? La commémoration serait plus complète alors, et plus rien ne manquerait au majestueux éclat des souvenirs qui s'y rattachent et que nous voulons consacrer pour toujours.
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