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Bases de données en généalogie

Recherche avancée - La ville de Québec au moment du siège de 1775-1776 : miliciens canadiens et britanniques, recrues et marins, combattants américains, civils Nouveauté 5 juin 2025

Présentation

La ville de Québec au moment du siège de 1775-1776 :

miliciens canadiens et britanniques, recrues et marins, combattants américains, civils

La base de données

La base de données comprend 4164 entrées nominatives touchant la population de Québec, les militaires britanniques, les miliciens canadiens et britanniques, les marins et les recrues conscrites. Bref, différentes sources liées au siège de Québec en 1775 et 1776 permettent ensemble de dresser un véritable portrait de cette ville dans un moment critique. Voici les principales sources ayant servi à construire cette base :

Milice canadienne :

  • Rôle général de la Milice Canadienne de Québec passée en Revue le 11 Septembre. Tenu par Gabriel Elzéar Taschereau, Ecuyer, Capt. Aide Major de la dite Milice, 11 septembre 1775.
  • Nouveau Rôle de la Milice Canadienne qui fait le Service pendant le blocus de Québec depuis le 14 Novembre 1775 et qui le continuera Jusqu’au jour ou il plaira a Son Excellence le General Carlton d’en ordonner autrement, 14 novembre 1775.
  • Bibliothèque et Archives Canada, RG 1, L3L (Demandes de terre dans les cantons de Simpson et Windsor).

Milice britannique :

  • PROVOST, Honorius, Les premiers Anglo-canadiens à Québec : essais de recensement, 1759-1775, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1983, 70 p.
  • Bibliothèque et Archives Canada, RG 1, L3L (Demandes de terre dans les cantons de Milton et Granby).

Population civile :

  • PROVOST, Honorius, Les Premiers anglo-canadiens à Québec : essais de recensement, 1759-1775, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1983, 70 p.
  • Archives nationales à Québec, Paroisse Notre-Dame-de-Québec (CE301.S1), 1775-1776.
  • Archives nationales à Québec, Greffes de notaires, 1775-1776.

Combattants américains :

  • National Archives (Kew), C.O.42/35
  • ROBERTS, Kenneth, March to Quebec. Journals of the members of Arnold’ Expedition including the lost journal of John Pierce, New York, Doubleday, Doran & Company, Inc., 1938, 648 p.
  • STONE, Edwin Martin, The Invasion of Canada in 1775 – Including the Journal of Captain Simeon Thayer describing the perils and sufferings of the Army under Colonel Benedict Arnold, in its march through the wilderness to Quebec, Providence, Knowles, Anthony & Co., 1867, 102 p. plus Appendice.

Les miliciens ayant défendu Québec en 1775-1776 recevront vers 1802 des terres dans les cantons de Simpson et Windsor pour la milice canadienne et de Milton et Granby pour la milice britannique.

La révolte des colonies américaines

Le 10 février 1763, la France signe le traité de Paris par lequel elle cède le Canada à la Grande-Bretagne, à l’exception des îles Saint-Pierre-et-Miquelon. À partir de 1764, afin de renflouer ses finances obérées par la guerre, l’Angleterre soumet ses colonies d’Amérique à de nouvelles taxations. Elles sont bientôt dénoncées par les habitants des Treize-Colonies – la base des futurs États-Unis –, qui entrent en conflit armé avec la Métropole et souhaitent s’en affranchir. 

Voyant la révolte gronder, Londres cherche l’appui des Canadiens français. Il promulgue en 1774 l’Acte de Québec, qui énonce le retour des lois civiles françaises et la jouissance d’un libre exercice de la religion catholique sous la suprématie du roi d’Angleterre. Le Canada compte alors 90 000 âmes dont plus de 95 % sont des francophones catholiques, que l’on appelle alors « les Canadiens » par opposition aux Britanniques.

Autant de latitude envers les catholiques exacerbe encore plus les sentiments des populations anglophones du Canada et des autres colonies britanniques, qui protestent contre la reconnaissance de certains droits jugés incompatibles avec ceux des autres sujets du roi. On s’indigne davantage des modifications que Londres apporte aux frontières canadiennes. En les élargissant jusqu’au cœur de l’Amérique du Nord, l’Acte de Québec va à l’encontre de la Proclamation royale du 7 octobre 1763, qui avait réduit les limites du Canada à la vallée du Saint-Laurent.

Tout en dénonçant les clauses de l’Acte de Québec, les Américains cherchent à s’attirer la sympathie des Canadiens en faisant circuler des pamphlets leur enjoignant de se joindre à eux et en envoyant des émissaires faire de la propagande. Craignant, d’une part, de voir Canadiens et Autochtones s’unir aux Britanniques et attaquer les Treize-Colonies par l’intérieur des terres et encouragé, d’autre part, par des rumeurs de sympathie de la part des Canadiens, le Congrès continental décide d’envahir le Canada le 27 juin 1775. À ce moment-là, l’armée anglaise compte moins de 1000 hommes au Canada. C’est dire que l’appui des Canadiens, ou du moins leur neutralité, est essentiel tant pour les Britanniques que pour les Américains.

1775-1776 : Québec, ville assiégée

Deux détachements commandés respectivement par Benedict Arnold et Richard Montgomery envahissent le Canada. Le premier traverse le territoire actuel du Maine et se dirige vers Québec, tandis que le second attaque la région de Montréal puis converge vers Québec, seul point majeur encore entre les mains des Britanniques. Ensemble, ils instaurent un blocus autour de Québec à partir du 5 décembre 1775. Défendue par peu de troupes, la ville réussit néanmoins à s’organiser rapidement sous l’impulsion énergique du gouverneur Carleton. L’arrivée de renforts britanniques le 6 mai 1776 marque la fin du siège.

Capitale et métropole du Canada, Québec est alors une ville portuaire, militaire et commerciale tout en ayant des fonctions administratives civiles et religieuses importantes. Elle se remet lentement du siège dévastateur de 1759 et de la cession du Canada à l’Angleterre. En 1775, elle compte 5960 habitants comparativement à 7215 en 1755. Les anglophones, avec un peu plus de 1100 individus, représentent le cinquième de la population. La moitié des habitants demeurent dans la haute-ville, à l’intérieur des murs, tandis que les faubourgs Saint-Roch et Saint-Jean accueillent déjà le quart des gens, essentiellement des artisans et des journaliers logés dans plus de 200 maisons construites pour la plupart en bois. Les faubourgs seront les plus touchés par la guerre.

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1775, les troupes américaines commandées par Benedict Arnold ayant descendu la rivière Chaudière traversent sur la rive nord du Saint-Laurent et se rendent sur les plaines d’Abraham. 

Le 16 novembre 1775, les forces britanniques à Québec se composent de : 

Artillerie Royale : 6

Recrues appartenant au régiment royal d’émigrants (colonel McLean) : 200

Frégate Lizzard : soldats : 37; marins : 133

Sloop Hunter : marins : 68

Goélette armée Magdeleine : marins : 20

Navire armé Charlotte : marins 20

Capitaines, seconds, charpentiers et marins appartenant aux transports et aux vaisseaux marchands qui n’ont pas été forcément enrôlés : 74

Artificiers et charpentiers : 80

Milice anglaise : 200

Milice canadienne : 300

Fusiliers Royaux à bord du Fell et du Providence, vaisseaux armés qui sont bientôt attendus : 63

Marins desdits vaisseaux : 80

Total : 1311 individus, dont 63 officiers

À la fin de novembre, la population de la ville de Québec à l’intérieur des murs est estimée à environ 5000 personnes, dont 3200 femmes et enfants. À ce moment, les forces américaines s’élèvent à 675 hommes relevant d’Arnold et 300 arrivant de Montréal commandés par Montgomery. Lors de l’assaut désastreux lancé sur la ville le 31 décembre, les Britanniques feront 426 prisonniers. Le blocus durera jusqu’à mai 1776. Heureusement, on comptera très peu de décès parmi les civils, mais sans doute beaucoup d’angoisse, surtout pour les gens ayant vécu le douloureux siège de 1759.

Remerciements

La préparation de cette base de données a bénéficié en particulier de l’apport de Pascale Lapointe, alors étudiante au service de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.