À propos de BAnQ
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Les registres d’écrou de la prison de Montréal, 1826-1838
La base de données
La base de données comprend une compilation de 7124 entrées, soit le contenu des trois premiers registres d’écrou de la prison de Montréal. Ces registres couvrent la période de 1819 au 30 décembre 1838. Toutefois, les 137 entrées antérieures à août 1826, provenant sans doute d’un registre disparu, ne comprennent pas toutes les admissions. Par la suite, la consignation des écrous semble plus systématique.
Toutes les informations, à l’exception de quelques données touchant les vêtements, ont été relevées. Les informations sur les prisonniers sont variables. Ainsi, nous avons l’âge pour 757 d’entre eux, le lieu de naissance ou l’origine pour 1049 et la taille pour 744. Des données supplémentaires sur un prisonnier se retrouvent parfois dans différentes parties d’un registre ou dans un autre. Nous les avons regroupées au niveau de l’entrée principale concernant un prisonnier et la source des informations se trouve dans le champ Sources. L’âge des prisonniers varie entre 11 et 80 ans. Les informations ont été transcrites telles que dans les registres. Nous avons mis entre parenthèses des variantes orthographiques et la signification des abréviations.
De façon générale, le greffier a inscrit le nom du prisonnier, le numéro d’écrou et la date de l’entrée au registre. L’infraction est décrite sommairement, ainsi que la sentence avec la date de son application. Le greffier a relevé également le nom du juge de paix ou du décideur responsable, statuant sur la condamnation, ainsi que le nom du juge ou celui de l’instance juridique qui a autorisé ou confirmé la date de sortie de prison.
La période couverte est particulièrement mouvementée. L’emprisonnement de 512 patriotes lors des Événements de 1837-1838 en témoigne. C’est pourquoi nous avons facilité le repérage des patriotes incarcérés. Il suffit d’inscrire oui dans le champ Patriote.
Les prisons de Montréal au début du XIXe siècle
Le 6 avril 1803, un violent incendie détruit la prison de Montréal, logée dans l’ancien couvent des Jésuites sur la rue Notre-Dame. Reconstruite de 1808 à 1811 non loin du Champ-de-Mars, elle devient rapidement inadéquate. Le 3 juin 1836, « les prisonniers ont été transportés vendredi de la vieille prison dans la nouvelle, au Pied du Courant Ste. Marie, sous une escorte de troupe » note-t-on dans le journal Le Canadien.
Bâtie selon les plans de l'architecte anglais George Blaiklock, la nouvelle prison se « composait d'un corps de bâtisse (60 [pieds] x 30) et de trois ailes: au Nord-Ouest (64 x 30), au Nord-Est (90 x 30) et au Sud-Ouest (90 x 30). La partie centrale, haute de 65 pieds, avait quatre étages; les ailes trois en plus d'un sous-sol et d'un grenier. Le sous-sol comprenait 32 cellules d'isolement et le rez-de-chaussée 64 cellules. Le second étage pouvait compter 50 cellules tandis que le troisième dénombrait 33 chambres à coucher. Au total, on pouvait compter 179 cellules et chambres à coucher. Celles-ci étaient réparties de chaque côté d'un grand corridor central ». Sa construction avait débuté en 1831.
Les prisons successives de Montréal desservent tout le district de Montréal et reçoivent tous les prisonniers, qu’ils soient homme ou femme, enfant ou adulte, peu importe la longueur de la sentence. En effet, ce n’est qu’à l’ouverture du pénitencier de Kingston, en 1842, que les personnes emprisonnées pour plus de deux ans y seront transférées.
Les registres d’écrou
Les registres sont conservés aux Archives nationales à Montréal dans le fonds Ministère de la Justice (E17, S1, SS1). Ceux qui couvrent la période allant jusqu’à 1864 ont été numérisés et rendus disponibles en ligne. Ils sont en anglais.
Certains registres comportent plusieurs sections :
Registre d'écrou de la prison de Montréal, août 1826 à juillet 1834 (Archives nationales à Montréal, E17, S1, SS1, P1)
Registre d'écrou de la prison de Montréal, août 1834 à décembre 1836 (Archives nationales à Montréal, E17, S1, SS1, P2)
Registre d'écrou de la prison de Montréal, 1835 à 1838 (Archives nationales à Montréal, E17, S1, SS1, P3)
Sources complémentaires
BAnQ conserve la série Événements de 1837-1838, qui comprend des milliers de documents touchant ces événements, aux Archives nationales à Québec sous la cote E17, S37. Cette collection offre une vue d’ensemble du vécu des acteurs de cette période mouvementée de l'histoire québécoise. On y trouve de la correspondance et des documents judiciaires tels que des dépositions, des examens volontaires, des pétitions, des requêtes et des mandats. Le tout a été numérisé et est disponible en ligne. De plus, la base de données Évènements de 1837-1838 (interrogatoires, dépositions, déclarations sous serment, etc.) : sur la trace des patriotes permet un repérage facile des dossiers pour un individu.
Remerciements
La base de données a été réalisée avec une grande rigueur par Jacques Lessard, technicien en droit et ancien chef d'équipe de production pour différents projets (Thémis 1 et 3) de la Société Archiv-Histo.
Références
FENCHEL, François, Entre petite criminalité et grande misère – La prison des hommes à Montréal et sa population (1836-1912), thèse de doctorat en criminologie, Université de Montréal, 2007, 258 p.
JULIEN, Ghislaine, Esquisse historique de l'univers carcéral à Montréal, mémoire de maîtrise, École de criminologie, Université de Montréal, 267 p.
LAPORTE, Gilles, Brève histoire des Patriotes, Québec, Éditions du Septentrion, 2015, 374 p.
LAPORTE, Gilles, Patriotes et Loyaux, mobilisation politique et leadership régional en 1837-1838, Québec, Éditions du Septentrion, 2004, 416 p.
LINTEAU, Paul-André, « Les Patriotes de 1837-1838 d’après les documents J.-J. Girouard », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 21, no 2, 1967, p. 281-311.
NOPPEN, Luc, « La prison du Pied-du-Courant à Montréal – Une étape dans l’évolution de l’architecture pénitentiaire au Bas-Canada et au Québec », RACAR : Revue d'art canadienne / Canadian Art Review, 1976, vol. 3, no 1, 1976, p. 36-50.
SICOTTE, Anne-Marie, Histoire inédite des Patriotes : Un peuple libre en images, Montréal, Fides, 2016, 439 p.
