Cette banque de données comprend 32 136 entrées permettant de retracer l'ensemble des mariages non catholiques célébrés dans le district judiciaire de Montréal durant la période 1766-1899. Rappelons que lors de la Conquête en 1760, les autorités britanniques héritent d'une situation particulière: l'Église anglicane devient l'Église officielle de la colonie alors que les Canadiens français d'allégeance catholique forment la grande majorité de la population. Les documents de capitulation de Québec (1759) et de Montréal (1760), le traité de Paris (1763) et enfin le Quebec Act (1774) déterminent en quelque sorte les droits civils, politiques et religieux des Canadiens français et tiennent compte de la tradition française de l'Ancien régime. Ils laissent entre autres à l'Église catholique le soin de tenir les registres de l'État civil.
Parallèlement aux pratiques catholiques, se développe un système propre aux protestants venant s'établir dans la nouvelle colonie. Durant les premières années du régime britannique, l'Église anglicane assure l'inscription des actes de baptême, mariage et sépulture pour l'ensemble de la communauté non-catholique. Cette dernière comprenait les Anglicans, pour la plupart officiers de l'armée et fonctionnaires, mais aussi des Presbytériens, formés majoritairement de soldats et de marchands, auxquels s'ajoutaient quelques marchands d'origine juive. Parmi la population militaire se trouvent aussi des mercenaires allemands presque tous luthériens.
La tenue des registres de l'État civil par les autorités protestantes diffère grandement de la pratique catholique et nous y trouvons généralement moins d'informations. Cette situation peut s'expliquer par le fait que, à l'exception des Églises anglicanes et presbytériennes, le baptême et le mariage ne sont pas des sacrements et que les informations recueillies ne le sont qu'à des fins d'inscription au civil.
De plus, les Églises protestantes se fractionnent en une multitude de petites communautés contrairement à l'organisation paroissiale catholique délimitée par un territoire précis et desservie par un seul curé. Un ministre protestant avait pour sa part la charge de plusieurs communautés et était responsable de la consignation, dans un seul registre, de tous les actes de baptêmes, mariages et sépultures.
Actuellement, un répertoire imprimés des mariages non catholiques (1766-1899) est disponible au Centre de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La présente banque de données en ligne donne accès à l’ensemble du contenu du répertoire imprimé, soit les mariages de la période 1766-1899.
Chacune des entrées contenues dans le présent outil de recherche précise les noms et prénoms des époux, l'année de célébration du mariage, le nom de sa paroisse et de sa confession religieuse. Une rubrique « pagination » indique sur quel feuillet se trouve l'acte de mariage recensé. Une lettre (A ou B) précise parfois si l'inscription de l'acte se trouve au recto (A) ou au verso (B) du feuillet. À ces informations s'ajoute la cote de référence de la paroisse selon le cadre de classification en vigueur à Bibliothèque et Archives nationales (la cote CE).
De plus, nous signalons aux chercheurs que les noms et prénoms saisis dans cette banque de données n'ont pas été standardisés et qu'ils ont été transcrits tel que présentés. Ainsi, notamment dans le cas des mariages mixtes, les noms d'origine française ont été inscrits phonétiquement dans les registres par des pasteurs généralement unilingues anglais. Nous avons tenté de pallier cette difficulté en inscrivant à la suite des noms jugés problématiques le nom français selon l'orthographe généralement en usage. Par exemple, le nom de famille inscrit Depautie sur l'acte devient Despatie, Telfer devient Taillefer, etc.)
Malgré ces lacunes, nous sommes d'avis que cet instrument de recherche saura intéresser de nombreux chercheurs amateurs et professionnels, ethnologues, généalogistes ou historiens.