Montréal en feu - Les personnes touchées par l’incendie de la ville de Montréal du 18 mai 1765
La base de données
La base de données comprend 336 entrées. Elle a été constituée à partir de la fusion de huit listes conservées par Bibliothèque et Archives Canada dans le fonds RG4, A1, série S. Correspondance du secrétaire civil, Québec et Bas-Canada, vol. 12 et 13.
La corrélation entre les listes n’est pas toujours évidente. Les noms et prénoms varient au gré de chacun des rédacteurs. Aux données provenant des différentes listes, nous avons ajouté, lorsque c’était possible, le numéro d’individu du Répertoire des actes d'état civil (baptêmes, mariages, sépultures) 1621-1861 (Québec, Canada français) réalisé par le Programme de recherche en démographie historique de l’Université de Montréal (PRDH), et les données du projet Adhémar du Groupe de recherche sur Montréal (GRM), fondé et financé par le Centre Canadien d'Architecture. Le projet Adhémar permet de localiser les parcelles et donne les numéros des terriers seigneuriaux. La référence au deuxième terrier permet de déterminer la zone touchée par l’incendie. Un plan s’y référant se trouve dans BAnQ numérique.
Les données sur les pertes apparaissent en livres anglaises ou françaises selon la liste utilisée. Rappelons que la livre anglaise vaut 20 livres françaises et qu’un schilling est l’équivalent de la livre française.
Pour éviter de doubler les informations, nous avons associés le nombre de personnes par maisonnée au propriétaire. Les données proviennent du tableau Maisons Incendiées a Montreal (18 mai 1765), dans Bibliothèque et Archives Canada, RG4, A1, série S, Correspondance du secrétaire civil, Québec et Bas-Canada, vol. 12, p. 4744-4746 et sont organisées en fonction des propriétaires d’où le recours au terme « maisonnée» par nous.
L’incendie du 18 mai 1765
Au milieu de l’après-midi du samedi 18 mai 1765, la toiture de la maison occupée par John Livingston sur la rue Saint-François-Xavier, à l’angle de la rue du Saint-Sacrement, prend feu. En moins de trois heures, le feu détruit une centaine de maisons et laisse à la rue au moins 600 personnes, en plus des 11 pensionnaires, des 63 pauvres et des 16 « enfants Bâtards » hébergés à l’Hôpital général de Montréal. Pour une ville d’environ 3000 habitants, c’est une catastrophe. Les pertes matérielles atteignent au moins 2 335 460 livres françaises.
L’incendie touche principalement la rue Saint-Paul, dans un quadrilatère ayant comme limites les fortifications au sud, la rue Saint-Pierre à l’ouest, la rue Saint-Joseph (aujourd’hui Saint-Sulpice) à l’est et la rue du Saint-Sacrement et les limites sud du jardin des Sulpiciens au nord. Pointe-à-Callière est également dévastée et les bâtiments de l’Hôpital général de Montréal qui s’y retrouvent sont entièrement rasés.
Les négociants Jean-Baptiste Lecompte Dupré, père (105 000 livres françaises), Pierre-Jean-Baptiste Hervieux dit Laîné (90 000), Louis Prudhomme (64 000), Jacob Vanderheyden (62 955) et Joseph Paradis (61 378) subissent les pertes les plus importantes. Le cœur économique de Montréal est sévèrement touché. Se relever sera difficile. La destruction de l’Hôpital général dirigé par Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais, veuve de François-Madeleine You d’Youville, occasionne des pertes énormes atteignant 91 045 livres françaises.
Remerciements
Un grand remerciement à Annie Labrecque, des Archives nationales à Québec, qui a informatisé les données.