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Bases de données en généalogie

Recherche avancée - Montréal en 1763 d’après l’ « État de L’imposition ordonnée par Monsieur Le Général dans la ville de Montréal et banlieue du 30 novembre 1763 »Nouveauté 4 juin 2024

Présentation

Montréal en 1763 d’après l’ « État de L’imposition ordonnée par Monsieur Le Général dans la ville de Montréal et banlieue du 30 novembre 1763 »

La base de données

La base de données comprend 989 noms provenant des 949 entrées réparties en 16 compagnies de milice de l’« État de L’imposition ordonnée par Monsieur Le Général dans la ville de Montréal et banlieue du 30 novembre 1763 ». Certaines entrées comportaient plus d’un nom et plusieurs capitaines de milice exempts de l’impôt, mais identifiés dans le rôle, ont été intégrés à la base de données. Soulignons que la paroisse de Notre-Dame-de-Montréal comptait à cette époque environ 4000 âmes.

Puisque l’état d’imposition ne donne généralement que le nom de famille, l’identification précise des individus s’est faite en utilisant différents outils accessibles grâce à BAnQ : 

  • la banque de données Parchemin décrivant les archives notariales, 
  • le moteur de recherche Advitam de BAnQ, 
  • le Répertoire des actes d'état civil (baptêmes, mariages, sépultures) 1621-1861 (Québec, Canada français) réalisé par le Programme de recherche en démographie historique de l’Université de Montréal (PRDH), 
  • les listes de détenteurs de papiers du Canada telles que publiées dans le Rapport de l’archiviste de la province de Québec pour 1924-1925.

À cela se sont ajoutées les données du projet Adhémar du Groupe de recherche sur Montréal (GRM), fondé et financé par le Centre Canadien d'Architecture. Tous ces outils ont permis d’identifier clairement 96 % des individus mentionnés dans l’état d’imposition, et 95 % avec le numéro d’individu du PRDH.

Le recours aux terriers seigneuriaux de l’époque et aux cartes du GRM permet de localiser les propriétés intramuros. À cet effet, la base de données donne la référence à la terre en fonction du numéro de l’ancien terrier et du deuxième terrier de la seigneurie de Montréal.

Il est à noter que le rôle d’imposition touche toute la paroisse de Notre-Dame-de-Montréal et comprend ainsi la ville intramuros, les faubourgs et un vaste secteur rural s’étendant de Lachine à la Longue-Pointe et jusqu’aux paroisses de Saint-Laurent et du Sault-au-Récollet au nord. Voir le Plan de l'Ile de Montréal désignant les chemins publics, les paroisses, les fiefs et les villages qui s'y trouvent, le canal de Lachine, les différentes parties de l'Ile qui ne sont pas encore à l'état de culture de 1834 (Archives nationales à Québec, E21, S555, SS1, SSS21, P3).

Mise en contexte de la création des documents

Le 31 juillet 1762, moins de deux ans après la capitulation de Montréal, le gouverneur de Montréal Thomas Gage ordonne une levée de 6000 livres pour le maintien des fortifications de la ville. Cette imposition auprès des habitants de la paroisse de Montréal s’appuie sur un arrêt du roi de France du 5 mai 1716, renouvelé en janvier 1743. Gage souligne que cette pratique a continué sous la même forme jusqu’en 1760. Des 6000 livres imposées, 2000 doivent provenir du séminaire de Saint-Sulpice, seigneur de l’île de Montréal.

Le document

L’état de l’imposition daté du 30 novembre 1763 est le seul qui nous soit parvenu. Il est conservé aux Archives nationales à Montréal dans le fonds Conseil militaire de Saint-Sulpice (TL281).

Le document comporte 25 pages (f. 100r-112v.) intercalées dans le Registre d'appels des chambres des milices de Lavaltrie, Pointe-aux-Trembles et Saint-Sulpice. Si l'on fait abstraction des 2000 livres imposées au séminaire de Saint-Sulpice, l’imposition atteint 4026 livres tournois et 15 sols. Les montants varient grandement d’un individu à l’autre : entre 0 et 30 livres. Les plus imposés sont des marchands et négociants, de même que d’anciens officiers. La médiane se situe à 3 livres, soit l’équivalent d’une ou deux journées de travail. Les communautés religieuses féminines sont exemptées.

À défaut de recensements nominatifs pour la ville de Montréal pour cette époque, ce document est une véritable mine d’or.

Remerciements

Une chercheuse aguerrie, Josée Tétreault, a retrouvé en avril 2023 ce document méconnu, voire inconnu, et nous l’a fait connaître par l’intermédiaire de Marcel Fournier. Michel Bédard l’a informatisé puis Hélène Duval s’est attelée à la tâche d’identifier les individus mentionnés. Elle a atteint un seuil de 70 %.

Cet excellent résultat nous a incités à fournir des efforts supplémentaires à l’aide d’outils complémentaires. Le professeur Léon Robichaud, de l’Université de Sherbrooke, déjà impliqué dans le GRM, s’est intéressé au projet. Il compte d’ailleurs exploiter les données dans ses projets de recherche et d’enseignement. L’une de ses étudiantes, Mariane Paquet, a ainsi travaillé pendant sept jours à bonifier la base de données. Merci à tous pour cette fructueuse collaboration.