Cette banque de données comprend 13 245 entrées permettant de retracer l’ensemble des baptêmes non catholiques dans le district judiciaire de Montréal durant la période 1766-1835. Rappelons que lors de la Conquête, en 1760, les autorités britanniques héritent d’une situation particulière : l’Église anglicane devient l’Église officielle de la colonie alors que les Canadiens français d’allégeance catholique forment la grande majorité de la population. Les documents de la capitulation de Québec (1759) et de Montréal (1760), le traité de Paris (1763) et enfin le Quebec Act(1774) déterminent en quelque sorte les droits civils, politiques et religieux des Canadiens français tout en tenant compte de la tradition française de l’ancien régime. Ils laissent, entre autres, à l’Église catholique le soin de tenir les registres de l’état civil.
Parallèlement aux pratiques catholiques, se développe un système propre aux protestants venant s’établir dans la nouvelle colonie. Durant les premières années du Régime britannique, l’Église anglicane assure l’inscription des actes de baptême, de mariage et de sépulture pour l’ensemble de la communauté non catholique. Cette dernière comprenait les anglicans, pour la plupart officiers de l’armée et fonctionnaires, les presbytériens, formés majoritairement de soldats et de marchands, et quelques marchands d’origine juive. Parmi la population militaire se trouvent aussi des mercenaires allemands presque tous luthériens.
La tenue des registres de l’état civil par les autorités protestantes diffère grandement de la pratique des catholiques puisqu’on y trouve généralement moins d’information. Cette situation peut s’expliquer par le fait que, sauf pour les Églises anglicane et presbytérienne, le baptême n’est pas un sacrement mais l’intronisation de l’enfant à titre de nouveau membre de la communauté protestante, et que les renseignements recueillis ne servent qu’à des fins d’inscription à l’état civil.
De plus, les Églises protestantes se fractionnent en une multitude de petites communautés, contrairement à l’organisation paroissiale catholique circonscrite dans un territoire précis et desservie par un seul curé. Un ministre protestant avait pour sa part la charge de plusieurs communautés et était responsable de la consignation, dans un seul registre, de tous les actes de baptême, de mariage et de sépulture.
Actuellement, un répertoire imprimé des baptêmes non catholiques (1766-1899) est disponible au Centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. La présente banque de données en ligne donne accès à la première partie du contenu de ce répertoire, soit les baptêmes de la période 1766-1835.
Chacune des entrées contenues dans le présent outil de recherche précise les nom et prénoms de l’enfant, l’année du baptême, le nom de l’église et de la confession religieuse. Une rubrique « folio » indique sur quel feuillet se trouve l’acte de baptême recensé. À ces informations s’ajoute la cote de référence de la paroisse (cote CE) selon le cadre de classification en vigueur à Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Il est important de préciser que, lors de leur baptême, les enfants des parents presbytériens, méthodistes et de religions autres que catholique pouvaient être âgés de quelques semaines et même de plusieurs années. Il faut mentionner également que les noms et prénoms saisis dans cette banque de données n’ont pas été standardisés mais transcrits tels quels.
Malgré ces lacunes, nous sommes d’avis que cet instrument de recherche saura intéresser de nombreux chercheurs amateurs et professionnels, ethnologues, généalogistes ou historiens.