Montréal, le 30 mai 2016 – Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) est heureuse d’annoncer l’acquisition par don de deux fonds d’archives d’importance, celui de Ludmilla Chiriaeff, figure emblématique de la danse disparue en 1996, ainsi que celui des Grands Ballets Canadiens de Montréal, compagnie au rayonnement international.
« Je remercie Anastasie Chiriaeff, fille de Ludmilla Chiriaeff, ainsi qu’Alain Dancyger, directeur général des Grands Ballets Canadiens de Montréal, de nous confier ces ensembles documentaires de premier ordre, témoins de l’évolution de la danse dans le Québec moderne, a déclaré Christiane Barbe, présidente-directrice générale de BAnQ. C’est un honneur pour notre institution de se voir confier le mandat d’assurer la pérennité de ce patrimoine. En outre, nous sommes fiers de constater que notre travail de sensibilisation à l’importance de conserver les archives trouve un écho aussi favorable dans ce secteur d’activité artistique. »
De gauche à droite : Alain Dancyger, directeur général des Grands Ballets Canadiens de Montréal, Geneviève Guérard, ancienne première danseuse des Grands Ballets Canadiens de Montréal et animatrice de la cérémonie, Chantal Rossi, conseillère associée à la culture, au patrimoine et au design à la Ville de Montréal, Christiane Barbe, présidente-directrice générale de BAnQ, Nicolle Forget, biographe de Ludmilla Chiriaeff, Marie-Claude Berthiaume, archiviste de la Fiducie du fonds Ludmilla Chiriaeff, Monique Huberdeau, membre de la Fiducie du fonds Ludmilla Chiriaeff, Anastasie Chiriaeff, fille de Ludmilla Chiriaeff, et Serge Quevillon, membre de la Fiducie du fonds Ludmilla-Chiriaeff. Photo : Michel Legendre.
Le legs documentaire de Ludmilla Chiriaeff
Née à Berlin de parents russes le 10 janvier 1924, Ludmilla Chiriaeff émigre à Montréal en 1952, après quelques années en Suisse. Engagée par Radio-Canada, elle regroupe des danseurs et chorégraphie quelque 130 spectacles de ballet pour l’émission L’heure du concert. Parallèlement, elle fonde les Ballets Chiriaeff, qui deviendront les Grands Ballets Canadiens en 1957.
Ludmilla Chiriaeff s’est très tôt donné comme mission d’enseigner la danse et de la faire aimer. Dès 1952, elle fonde l’École de ballet Chiriaeff qui devient, en 1958, l’Académie des Grands Ballets Canadiens. À la fin des années 1960, lors d’une réorganisation des institutions qu’elle a mises sur pied, elle vend aux Grands Ballets Canadiens l’Académie et l’École des Grands Ballets Canadiens.
Au cours de sa carrière, Ludmilla Chiriaeff a reçu plusieurs prix et distinctions, parmi lesquels l’Ordre du Canada, l’Ordre national du Québec, le prix Denise-Pelletier, le prix des arts de la scène du Gouverneur général du Canada ainsi que la médaille Nijinski remise par le gouvernement polonais.
Son fonds d’archives nous renseigne sur sa vie comme sur sa carrière, de sa naissance à son décès en 1996. Il documente plus particulièrement la constitution et le développement des Ballets Chiriaeff, la création de l’Académie et de l’École des Grands Ballets Canadiens, l’histoire des Grands Ballets de 1957 au départ de Mme Chiriaeff dans la décennie 1980, en plus du développement du programme d’enseignement de la danse dans le système public québécois – entre autres à l’école secondaire Pierre-Laporte et au cégep du Vieux Montréal.
Le fonds Ludmilla Chiriaeff en bref :
L’histoire d’une institution de la danse racontée par les archives
Institution phare, la compagnie des Grands Ballets Canadiens de Montréal transmet la passion de la danse et stimule l’imaginaire collectif depuis 1957. Rayonnant aujourd’hui sur les scènes du monde entier, la troupe a su bâtir sa réputation d’excellence grâce, entre autres, au travail de remarquables chorégraphes, parmi lesquels Fernand Nault, Brian Macdonald et James Kudelka.
Soucieuse de se constituer un répertoire composé d’œuvres de chorégraphes et de compositeurs canadiens, la compagnie est également fière de sa tradition de ballets classiques et interprète notamment Coppélia, Giselle et Le lac des cygnes parmi les chefs-d’oeuvre du xixe siècle. À partir des années 1970, s’ajoutent au répertoire de la troupe plusieurs œuvres déterminantes du xxe siècle, mettant à l’avant-scène les Balanchine, Nijinski, Fokine, Limon et Jooss.
Dès 1958, les Grands Ballets effectuent de nombreuses tournées internationales. En 1984, ils deviennent la première compagnie canadienne de ballet invitée à danser en Chine.
Le fonds d’archives des Grands Ballets Canadiens de Montréal présente principalement les activités de la compagnie entre les années 1960 et 1994. Plus spécifiquement, il se compose de nombreux dossiers entourant l’organisation et la mise en scène des spectacles, tant au Québec qu’ailleurs sur la planète. Il renseigne sur les danseurs, les chorégraphes et les directeurs ayant travaillé au sein de la compagnie. Les nombreuses photographies et vidéos ajoutent à la richesse de l’ensemble.
Le fonds des Grands Ballets Canadiens de Montréal en bref :
Pour consulter les fonds
Les fonds d’archives de Ludmilla Chiriaeff et des Grands Ballets Canadiens de Montréal peuvent être consultés à BAnQ Vieux-Montréal, 535, avenue Viger Est.
L’acquisition de ces archives s’inscrit dans le développement d’un corpus documentaire axé sur les arts de la scène qui réunit déjà notamment les fonds Fernand Nault, Paul-André Fortier, Jean-Pierre Perreault, Martine Époque, Françoise Riopelle et Festival international de la nouvelle danse.
Un guide des archives pour le milieu québécois de la danse
En octobre dernier, BAnQ a dévoilé son Guide des archives de la danse au Québec, destiné à sensibiliser le milieu à la conservation des archives et à la gestion documentaire.
Fruit d’un travail de collaboration entre des partenaires des milieux de la danse, de l’archivistique et de l’éducation, ce guide propose notamment un plan de classification et un calendrier de conservation adaptés aux organismes de danse, un chapitre sur la conservation des archives et sur la gestion des locaux d’entreposage ainsi que de l’information sur le dépôt légal. On peut trouver le guide en ligne à banq.qc.ca.
Au sujet de BAnQ
Plus grande institution culturelle du Québec par sa fréquentation et la diversité de ses missions, pilier essentiel de la société du savoir, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a pour mandat d’offrir un accès démocratique à la culture et à la connaissance. Elle rassemble, conserve et diffuse le patrimoine documentaire québécois ou relatif au Québec. Elle offre aussi les services d’une bibliothèque publique d’envergure. BAnQ déploie ses activités dans 12 édifices ouverts à tous : la Grande Bibliothèque, BAnQ Vieux-Montréal et BAnQ Rosemont–La Petite-Patrie à Montréal, BAnQ Gaspé, BAnQ Gatineau, BAnQ Québec, BAnQ Rimouski, BAnQ Rouyn-Noranda, BAnQ Saguenay, BAnQ Sept-Îles, BAnQ Sherbrooke et BAnQ Trois-Rivières.